Depuis l’apparition des tablettes tactiles dans notre quotidien, même les plus jeunes encore affublés de couches semblent être devenus accros. Pour le pire ou pour le meilleur ? Car si tout le monde s’accorde à vanter les vertus de l’iPad pour les plus petits, faut-il le considérer pour autant comme un jouet comme les autres ?
Sur le site internet The Atlantic, la journaliste Hanna Rosin, par ailleurs mère de trois enfants, est comme de nombreux parents partagée entre la fascination pour ces nouveaux appareils qui captivent les enfants et la crainte d’un effet néfaste des tablettes sur ces derniers. Compte tenu du poids des nouvelles innovations technologiques dans la société et notamment dans le monde du travail, pas étonnant à ce que beaucoup de parents soient déterminés à ce que leur progéniture sache maitriser le plus tôt possible les outils qui font le monde d’aujourd’hui et de demain.
Cependant, n’est-il pas trompeur par exemple de considérer l’iPad comme un outil miracle permettant entre autres de développer le QI ou de son enfant ? Aujourd’hui, l’idée selon laquelle une trop importante exposition aux nouvelles technologies (internet, smartphones, tablettes tactiles, etc.) créée une addiction est passée dans les mœurs depuis bien longtemps. Tant et si bien que de nombreux pays comme les États-Unis ont d’ores et déjà commencé à développer des traitements contre cette dépendance.
Des études rassurantes
Reste que si l’on se réfère attentivement aux études jusqu’à présent réalisées à propos de cette question, il y aurait en réalité peu de chances pour que votre enfant hyper-connecté ait prochainement un avatar en guise de petite copine. Ainsi, l’Académie des Sciences a dernièrement publié un livre intitulé L’enfant et les écrans dans lequel les tablettes sont jugées bénéfiques pour les jeunes enfants, à condition toutefois d’éviter de les y exposer trop jeune, comme à 6 mois par exemple. D’autre part, l’ouvrage révèle que la télévision est bien plus néfaste que les tablettes tactiles pour le jeune enfant.
Résultat, il faudrait donc différencier fondamentalement ces deux types d’écrans. Pire : il est même fortement recommandé de ne pas mettre les enfants de moins de trois ans devant des écrans non interactifs. La raison est simple : les enfants de cet âge sont encore incapables de faire la différence entre le réel et ce qu’affiche un écran de télévision. Méfiance, d’ailleurs, car les enfants de moins de 24 mois sont souvent irrépressiblement attirés par ce qui se déroule sur un écran, et ce même si cela n’a aucun sens pour lui. Clairement identifié par les spécialistes, ce phénomène est appelé déficit vidéo. Un manque qui s’atténue légèrement avec les écrans interactifs.
Attention à l’effet d’isolement
Néanmoins, comme le révèle le blog du New York Times , la tentation de laisser son enfant au contact des tablettes tactiles indéfiniment peut avoir des effets pernicieux. Ainsi, cette habitude peut amener l’enfant à se tourner toujours davantage vers l’isolement, au détriment des liens sociaux et du développement de l’imagination. Car si une tablette garantit qu’un enfant ne s’ennuiera jamais, reste que le temps consacré par ce dernier aux différentes applications ne lui offre pas de temps libre pour se laisser aller à la rêverie. Un phénomène qui est d’ailleurs également valable pour les adultes.
En outre, ce que l’enfant est à même de réaliser à une vitesse surprenante sur un écran d’iPad – un puzzle très complexe par exemple -, ne se traduit pas toujours dans la réalité. Ainsi, si les petits peuvent faire preuve d’une intelligence sans égal en utilisant un écran interactif, leur motricité ne leur permet pas toujours d’en faire autant lorsqu’il s’agit de saisir de véritables objets – ici des pièces de puzzle –. Attention, donc, à ce que le monde virtuel ne vienne pas perturber l’épanouissement de l’enfant dans le monde réel.
Comme le souligne Olivier Houdé, auteur du livre L’enfant et les écrans, dans Le Figaro Madame le tout est de trouver un juste milieu. Bien que le numérique favorise le développement chez les petits d’une intelligence rapides et multitâches, cette dernière est également fragmentée. Conséquence : l’enfant est moins capable de synthétiser les informations ou de les hiérarchiser. Il est pour cette raison nécessaire de préserver une intelligence au long cours et profonde – grâce à la lecture des livres, notamment. Le tout est donc de jongler entre les écrans interactifs et les livres.
Dernière chose : n’oubliez pas, que ces écrans – iPhone, iPad, ordinateur, console ou encore télévision – qui accaparent les enfants favorisent évidemment fortement l’obésité infantile. Moralité, les écrans font grossir les enfants. N’oubliez donc pas, dès qu’ils sont en âge, de les inscrire dans des clubs sportifs ou de loisirs.